Écrans : Découvrez s’ils sont amis ou ennemis de vos ados !

par adm
Écrans: amis ou ennemis de nos ados?
En moyenne, un adolescent passe 4,4 heures devant un écran durant la semaine et 7,4 heures durant le week-end. Mais quelles sont les conséquences de ce temps d’écran sur leur santé ?

Si les technologies modernes étaient totalement sans risques, pourquoi les dirigeants de la Silicon Valley, qui sont à l’origine de ces technologies, restreignent-ils l’accès de leurs propres enfants à ces appareils ? Ils justifient leur décision par un principe de précaution, appuyé par des études qui commencent à valider leurs inquiétudes.

Concernant les impacts fonctionnels, il y a de sérieuses raisons de croire que l’utilisation des écrans peut contribuer à des problèmes de vue. « Les très jeunes enfants sont particulièrement à risque », affirme le Professeur Serge Tisseron, psychiatre spécialiste des adolescents. Il explique que la lumière bleue émise par les écrans est particulièrement agressive pour la rétine des enfants de moins de trois ans, dont le cristallin n’est pas encore pleinement développé.

Des troubles du sommeil accentués

Une autre conséquence de l’exposition excessive aux écrans est l’augmentation des troubles du sommeil chez les jeunes. La lumière bleue des écrans affecte la production de mélatonine, une hormone essentielle à la régulation des cycles de sommeil. « Normalement, le jour, le soleil nous expose à la lumière bleue, mais le soir, notre corps se prépare au sommeil », explique le Pr Tisseron. Utiliser un écran le soir peut ainsi tromper notre cerveau en lui faisant croire qu’il fait encore jour, ce qui peut rendre l’endormissement difficile. Le Pr Benjamin Boutrel, à la tête de l’Unité de recherche sur les troubles addictifs et alimentaires au Centre de neurosciences psychiatriques de l’Université de Lausanne, suggère que l’excitation causée par les écrans peut également perturber le sommeil.

Une enquête approfondie en cours

De plus, la sédentarité encouragée par l’usage fréquent de tablettes, télévisions, téléphones ou ordinateurs peut aussi mener à un risque accru de surpoids. L’obésité, qualifiée d’« épidémie non contagieuse » par l’Organisation Mondiale de la Santé, continue de croître parmi les jeunes, une tendance directement liée aux changements dans nos styles de vie.

Outre les comportements, une forte consommation d’écrans pourrait-elle affecter la structure du cerveau ? Une importante étude menée sur plus de 11 000 enfants a révélé que chez ceux qui utilisent le plus les écrans, il y a un rétrécissement prématuré du cortex, une zone vitale pour le développement du langage, de la mémoire et de la motricité. « Il est encore difficile de prouver formellement l’impact des écrans sur le cerveau », modère Benjamin Boutrel. Cependant, il note que dans les cas d’addictions comportementales, telles que la cyberdépendance, des changements très spécifiques sont observés dans le cerveau, notamment au niveau du cortex préfrontal.

Malgré ces observations, il est compliqué de conclure à un impact négatif à long terme. « D’un point de vue cérébral, certaines études suggèrent que les jeux vidéo, en particulier, pourraient améliorer la connectivité cérébrale : le cerveau répondrait plus rapidement à certains stimuli », ajoute le spécialiste.

Il est donc crucial de limiter les impacts négatifs tout en reconnaissant le potentiel immense des nouvelles technologies pour la créativité, l’apprentissage, les relations sociales et l’innovation. « La culture des écrans est la culture de demain, et nous devons apprendre à en maximiser les avantages », conclut Serge Tisseron.

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1 Health Behaviour in School-aged Children (HBSC), en Suisse: Étude menée sur des enfants de 11 à 15 ans.

2 Increases in Depressive Symptoms, Suicide-Related Outcomes, and Suicide Rates Among U.S. Adolescents After 2010 and Links to Increased New Media Screen Time. https://journals.sagepub.com/doi/full/10.1177/2167702617723376

3 https://www.3-6-9-12.org/

4 Screen media activity and brain structure in youth: Evidence for diverse structural correlation networks from the ABCD study. https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1053811918320123?via%3Dihub

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