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Découverte scandinave dans la régulation de la satiété chez les souris
L’obésité, souvent attribuée à une alimentation inadéquate et à un manque d’activité physique, est en réalité une maladie complexe influencée par de nombreux facteurs. Au-delà des causes habituelles, des processus neurologiques spécifiques jouent également un rôle crucial, et certains sont bien étudiés par la communauté scientifique.
Des recherches approfondies ont déjà démontré que le cerveau contrôle les sensations de faim et de satiété. Une étude récente menée par des scientifiques scandinaves et publiée dans Cell Report a mis en lumière des aspects inédits de ces mécanismes. L’étude s’est concentrée sur une cytokine particulière, produite par le système immunitaire et active dans le cerveau, qui joue un rôle dans la multiplication des cellules. Il a été observé que des souris avec un faible niveau de cette cytokine avaient tendance à devenir obèses. Toutefois, l’injection de cette cytokine a permis de réduire leur poids corporel.
Pour saisir l’importance de cette découverte, il est essentiel de comprendre que le cerveau agit comme un régulateur. Quand nous mangeons, notre système digestif produit des hormones qui atteignent l’hypothalamus, la région du cerveau qui gère la faim et la satiété. Par ailleurs, les tissus adipeux libèrent de la leptine, souvent appelée l’hormone de la satiété, qui aide à éliminer la sensation de faim.
De plus, le cerveau maintient l’équilibre énergétique du corps. Le système nerveux sympathique régule des fonctions vitales telles que la respiration et la fréquence cardiaque. «La pratique régulière d’exercice physique stimule ce système, ce qui augmente la dépense énergétique et favorise l’utilisation des graisses comme source d’énergie pour les muscles», explique le Dr Mohammed Barigou, du Centre hospitalier universitaire vaudois.
Les dysfonctionnements du système de régulation de la satiété
Il arrive que le système de régulation de la satiété dans le cerveau ne fonctionne pas correctement, et que la satiété ne soit pas ressentie correctement, voire pas du tout. Plusieurs facteurs peuvent expliquer ce phénomène. Le Pr Claude Pichard des Hôpitaux universitaires de Genève mentionne une raison historique : «Pendant des millénaires, les humains ne pouvaient stocker de la nourriture et les ressources étaient rares, ce qui limitait la consommation excessive. Mais aujourd’hui, avec la démocratisation des coûts alimentaires, il est facile de consommer trop de calories, alors que les mécanismes de désir et de plaisir restent actifs face à la nourriture.»
Un autre problème est la résistance à la leptine chez les personnes ayant une importante masse graisseuse, qui sécrètent beaucoup de cette hormone, réduisant avec le temps leur sensibilité à celle-ci, créant ainsi un cercle vicieux.
Une potentielle solution médicamenteuse contre l’obésité?
L’étude des chercheurs scandinaves offre de l’espoir. Selon le Pr Pichard, ce type de recherche permet de mieux comprendre chaque jour les mécanismes régulateurs de la satiété, et nous rapproche de la découverte d’une molécule qui pourrait ajuster ces mécanismes sans causer d’effets secondaires majeurs.
Bien que la chirurgie de l’obésité reste la solution la plus efficace pour ceux qui n’ont pas réussi à perdre du poids par d’autres moyens, elle est lourde et accompagnée d’effets secondaires significatifs. Les chercheurs continuent donc de chercher des alternatives moins invasives pour combattre l’épidémie d’obésité à l’échelle mondiale.
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