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L’échange de photos érotiques chez les jeunes
Le terme « nudes » est couramment utilisé par les adolescents, tandis que les chercheurs parlent de « sexting ». Cette activité, qui s’étend à l’échange de photos, vidéos, textes et messages vocaux à connotation sexuelle via les technologies numériques, est devenue fréquemment observée chez les jeunes. Malgré les nombreux cas problématiques exposés par les médias, il est contreproductif de diaboliser cette pratique. Yara Barrense-Dias, criminologue et chercheuse spécialisée en santé adolescente à Unisanté, a étudié les attitudes de cent jeunes Suisses romands envers le sexting pour mieux comprendre leurs perspectives. Ses études révèlent une dimension potentiellement positive du sexting, qui pourrait être considéré comme une partie naturelle du développement et de l’exploration des adolescents.
Une nouvelle forme de flirt numérique
Snapchat est l’application de prédilection des jeunes pour partager des « nudes ». Elle offre une fonction qui limite la visualisation des photos et vidéos à un maximum de 10 secondes, créant ainsi une illusion de sécurité. Toutefois, les images peuvent être revues une fois et il est possible de faire des captures d’écran. « Les jeunes savent que partager des contenus sur Snapchat n’est pas totalement sécurisé », analyse Yara Barrense-Dias. Contrairement aux idées reçues, ces échanges se font souvent entre deux individus au sein d’une relation romantique ou sexuelle. Pour beaucoup d’adolescents, cela leur permet de tester les réactions à leur corps, de flirter, de séduire et de gagner en confiance. Les images partagées ne montrent pas systématiquement des parties génitales ; elles peuvent simplement suggérer des poses. Le sexting est fréquemment utilisé pour renforcer un lien affectif ou maintenir le contact dans un couple qui ne peut pas souvent se rencontrer et explorer ensemble leur sexualité.
Une vulnérabilité accrue pour les filles
Les risques de dérapages augmentent lorsque ces échanges sont diffusés à plusieurs contacts. « Le problème avec le sexting, c’est qu’il peut rapidement dégénérer », observe la chercheuse. Un seul envoi peut atteindre de nombreux destinataires, par exemple si quelqu’un partage le contenu avec un ami, qui peut à son tour le transmettre. Les réactions peuvent être sévères et les filles sont particulièrement sujettes au harcèlement. « Sur Internet, comme dans la vie réelle, un garçon dans cette situation sera souvent vu comme un ‘beau gosse’, tandis qu’une fille sera traitée de ‘traînée’ », remarque la spécialiste.
Dialoguer sans espionner
Pour prévenir les comportements abusifs, une approche préventive approfondie est nécessaire. Certains parents, qui n’ont pas eux-mêmes pratiqué le sexting, peuvent avoir du mal à comprendre ses enjeux, créant un fossé générationnel qui peut empêcher les jeunes de discuter de ces sujets, même en cas de problème. Il est crucial de ne pas exiger immédiatement des explications sur l’envoi de ces contenus pour éviter que l’adolescent se sente jugé. « Adoptez une attitude ouverte à la discussion », conseille Yara Barrense-Dias. Il est important d’aborder tôt les notions de consentement et de respect, qui sont valables tant dans le virtuel que dans la réalité. Au lieu de surveiller minutieusement leurs activités sur les réseaux, il vaut mieux enseigner aux jeunes à utiliser ces outils de façon respectueuse. L’ouverture d’esprit et l’écoute sont essentielles pour les accompagner dans leur apprentissage de la vie.
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