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Recherche genevoise sur la sédentarité et l’évolution
Il est 19 heures, vous rentrez chez vous après une journée chargée au bureau. Ce matin, vous aviez prévu une session de sport en fin de journée. Cependant, entre votre engagement et la réalisation, il y a le sofa, qui comme souvent, vous tente irrésistiblement. De plus, la température extérieure est peu encourageante, il fait déjà nuit. Adieu donc à l’idée de chausser vos baskets!
Cela vous semble-t-il familier? Peut-être parce que c’est une réaction typiquement humaine. D’après des recherches menées par l’Université de Genève et l’University of British Columbia au Canada, il apparaît que notre cerveau est programmé pour éviter l’effort. Cette étude révèle un paradoxe intéressant: bien que beaucoup de gens se disent motivés à l’idée de faire de l’exercice, en réalité, plus de 30% des adultes restent sédentaires. En Europe, ce chiffre atteint même 45% de personnes qui ne pratiquent jamais d’activité sportive. Cela entraîne, selon l’OMS, plus de 3,2 millions de décès chaque année.
Une inclinaison naturelle
Devant de tels chiffres, les chercheurs suisses et canadiens ont exploré ce qui se passe dans notre cerveau à ce sujet. Ils ont analysé l’activité cérébrale de 29 individus désireux de mener une vie active, bien que tous n’y parviennent pas. Les participants ont été confrontés à des images de comportements sédentaires et actifs. Ils devaient, à l’aide de flèches sur un clavier, se rapprocher ou s’éloigner le plus rapidement possible de ces images. Les temps de réaction étaient généralement plus courts pour les images d’activité physique.
Cependant, les observations de l’activité cérébrale par électroencéphalogramme ont nuancé ces résultats. Les chercheurs ont découvert que pour réaliser ces réactions rapides, le cerveau devait mobiliser de nombreuses ressources. Ainsi, il semble que notre cerveau ait une prédisposition naturelle à la sédentarité, et que ce soit seulement grâce à notre volonté que nous parvenons à surmonter cette tendance. Cela révèle un instinct primaire de minimiser l’effort physique.
Une stratégie de survie ancestrale
Cette tendance à l’économie d’énergie a des racines évolutives, selon Boris Cheval, chercheur à la faculté de médecine de l’Université de Genève. Nos ancêtres devaient économiser leur énergie pour survivre, en la réservant pour des activités cruciales telles que fuir ou chercher de la nourriture. Cette gestion optimale des ressources énergétiques est toujours présente dans notre cerveau. Ce phénomène n’est pas exclusif aux humains; il a également été observé chez les oiseaux, qui minimisent leur dépense énergétique lors du décollage et de l’atterrissage pour économiser de l’énergie pour la recherche de nourriture.
Le problème est que cet instinct, essentiel autrefois, n’a pas évolué aussi rapidement que notre société. Nous n’avons plus besoin de courir des heures pour nous nourrir, mais notre cerveau continue de minimiser nos efforts, ce qui contribue à l’épidémie d’obésité moderne.
Activation cérébrale et motivation
Alors, que se passe-t-il dans le cerveau de ceux qui réussissent à être actifs? Bien que les raisons pour lesquelles certains sont plus enclins à l’exercice que d’autres ne soient pas entièrement comprises, les facteurs génétiques et des niveaux plus élevés d’endorphines chez ceux qui s’exercent régulièrement jouent un rôle. Ces hormones, connues pour leur effet euphorisant, permettent au plaisir de l’emporter sur la pénibilité de l’effort.
Matthieu Boisgontier, chercheur à l’University of British Columbia et co-directeur de l’étude, suggère que les politiques publiques pourraient aider à contrer notre tendance à l’économie d’effort. Par exemple, rendre les escaliers plus visibles que les ascenseurs pourrait inciter à leur utilisation. Si l’environnement ne laisse pas le choix, peut-être que notre cerveau s’adaptera à ne pas toujours choisir la facilité.
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