Les partisans de l’alimentation biologique, en augmentation constante, ont été probablement rassurés par les conclusions d’une récente étude française. Selon cette recherche, ceux qui consomment fréquemment des produits bio pourraient voir leur risque de développer un cancer réduit de 25% par rapport à ceux qui en consomment rarement. Il s’agit de l’une des premières études approfondies sur ce sujet, mais elle présente des limites et ses résultats doivent être interprétés avec prudence.
Sommaire
Cancer du sein et lymphome non-Hodgkinien
Des chercheurs de plusieurs instituts français de renom ont analysé les données de près de 69 000 participants de l’étude NutriNet-Santé. Ces derniers ont rempli un questionnaire détaillant leur fréquence de consommation de seize catégories d’aliments bio, allant des fruits et légumes aux viandes et produits laitiers, en passant par le café et les biscuits. Sur une période de suivi de sept ans, les chercheurs ont noté les cas de cancer apparus parmi les participants. Ils ont observé que les femmes ménopausées consommant régulièrement du bio avaient un risque réduit de 34% de développer un cancer du sein, et un risque diminué de 76% pour le lymphome non-Hodgkinien. Cependant, ils n’ont trouvé aucune corrélation significative pour d’autres types de cancer, comme mentionné dans leur publication dans le journal JAMA.
«Le principal défi avec ce type d’études», explique le Dr Kevin Selby, chercheur à la Policlinique Médicale Universitaire de Lausanne, «est que le développement du cancer peut être influencé par de nombreux facteurs, tels que le style de vie ou le niveau socio-économique». Il ajoute que bien que les chercheurs aient tenté de prendre en compte ces variables, il reste difficile de déterminer les effets spécifiques de l’alimentation biologique seule.
Les chercheurs suggèrent que si l’alimentation bio peut protéger contre certains cancers, cela pourrait être dû à une moindre présence de résidus de pesticides, connus pour augmenter le risque de cancer chez les agriculteurs. De plus, l’Organisation mondiale de la santé a classifié plusieurs pesticides comme cancérogènes «probables» ou «possibles».
Limites de l’étude
Bien que sérieuse, cette étude est seulement un début et ses auteurs reconnaissent plusieurs «limitations». L’échantillon est principalement composé de volontaires, majoritairement des femmes, qui pourraient être plus conscientes de leur santé que la moyenne. De plus, les données reposent sur des questionnaires auto-administrés, qui pourraient ne pas refléter précisément la consommation réelle. Comme le souligne le Dr Selby, les participants ont tendance à surestimer la consommation des aliments qu’ils jugent sains.
De plus, la différence observée dans les taux de cancer entre consommateurs de bio et non-consommateurs est relativement faible : 1,6% contre 2,2%. Les auteurs insistent donc sur la nécessité de poursuivre les recherches avec un plus grand nombre de participants.
La relation entre la consommation de produits bio et le risque de cancer reste floue, comme le notent trois médecins américains dans le même numéro de JAMA. Ils mettent en avant les faiblesses de l’étude et rappellent que malgré le coût plus élevé des produits bio, il ne faut pas décourager la consommation de fruits et légumes conventionnels en raison des inquiétudes liées aux pesticides.
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