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Novembre, le mois dédié à la sensibilisation sur les cancers masculins
Annuellement, on enregistre plus de 6100 nouveaux cas de cancer de la prostate, ce qui en fait le cancer le plus commun chez les hommes. Bien que l’incidence de ce cancer soit en augmentation, les traitements disponibles deviennent de plus en plus efficaces, contribuant ainsi à une réduction du taux de mortalité.
Les méthodes de prise en charge ont significativement évolué pour éviter des traitements superflus. Un diagnostic effectué à un stade précoce permet souvent de retarder l’initiation de traitements intensifs. « Autrefois, la tendance était à la surmédicalisation, mais nous évaluons désormais les traitements au cas par cas », affirme le Professeur Raymond Miralbell, chef du service de radio-oncologie aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Le stade de développement du cancer et l’âge du patient sont pris en compte, et un traitement n’est pas toujours systématiquement proposé. « Pour les tumeurs présentant un risque plus faible, nous pratiquons ce que l’on appelle une surveillance active, qui consiste en des contrôles réguliers de l’évolution de la tumeur par toucher rectal et analyse du PSA tous les six mois, et par imagerie et biopsies répétées tous les deux ans », explique le Professeur Miralbell. Cette approche est en elle-même une option de traitement curative. Dans beaucoup de cas, le cancer ne progresse pas pendant plusieurs années, permettant ainsi au patient d’éviter un traitement intensif et les risques d’effets secondaires tels que des troubles de l’érection ou urinaires.
La technologie au service des traitements
Le processus de dépistage s’est aussi amélioré, en partie grâce à des technologies de plus en plus précises. Autrefois, les biopsies de la prostate étaient effectuées de manière aléatoire, et plus d’une biopsie sur deux ne réussissait pas à confirmer la présence d’une tumeur. Aujourd’hui, des outils de pointe permettent de mieux cibler les zones affectées. Certains centres médicaux utilisent un dispositif de fusion d’images qui combine les données de l’IRM et de l’échographie pour une localisation très précise de la tumeur. Si un cancer est détecté à un stade avancé, il est alors nécessaire de discuter des options de traitement en fonction de la taille de la lésion et du profil du patient. La chirurgie, incluant l’ablation de la prostate, est souvent envisagée en première intention et peut être associée à une hormonothérapie et/ou une radiothérapie.
La radiothérapie pour le cancer de la prostate bénéficie désormais d’une technologie de géolocalisation, le système Calypso®, utilisé dans trois centres en Suisse, y compris les HUG. Ce système permet de diriger le rayonnement de manière plus précise pour préserver les tissus sains. « Une seule séance de trois minutes peut suffire, contre une quarantaine auparavant », précise le Professeur Miralbell.
Dans certains cas très spécifiques, comme chez les jeunes hommes avec des cancers peu agressifs, une option thérapeutique comme la thérapie focale est envisageable. Cette dernière utilise l’ablation thermique par ultrasons de haute intensité ou la cryothérapie pour détruire les cellules cancéreuses. Ce traitement focalisé est peu invasif et entraîne peu d’effets secondaires.
L’hormonothérapie, qui vise à bloquer les hormones androgènes pour ralentir la propagation des cellules cancéreuses, bénéficie aussi de progrès significatifs dans le traitement de certains cancers métastatiques. De nouveaux médicaments, tels que le Zytiga®, ont amélioré la survie et la qualité de vie des patients. « Ces nouveaux traitements permettent de repousser le recours à la chimiothérapie, souvent moins bien tolérée », ajoute le Dr Karim Kellou, responsable de l’unité d’urologie au Groupement hospitalier de l’Ouest lémanique (GHOL).
Des recherches prometteuses
La recherche en oncologie continue de progresser, avec de nouvelles approches thérapeutiques à l’étude, notamment dans le domaine génétique. « On pense qu’une mutation génétique pourrait être à l’origine du cancer de la prostate, comme c’est le cas pour certains cancers du sein. Cela ouvre la voie au développement de tests génétiques prédictifs », explique le Dr Kellou.
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[1] « Early-Life Alcohol Intake and High-Grade Prostate Cancer: Results from an Equal-Access, Racially Diverse Biopsy Cohort », American Association for Cancer Research, août 2018.
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