L’obésité est souvent mal comprise et entourée de stéréotypes négatifs. Cependant, il est crucial de reconnaître que l’obésité est une condition médicale chronique qui peut induire d’autres complications de santé chez les personnes affectées.
En Suisse, les données de 2012 de l’Office fédéral de la statistique révèlent que près de 30% des individus de plus de 15 ans sont en surpoids, et environ 10% souffrent d’obésité. Au cours des vingt dernières années, le taux d’obésité a presque doublé, augmentant de 6 à 11% chez les hommes et de 5 à 9% chez les femmes. L’obésité est plus répandue parmi les aînés, mais la tranche d’âge 15-24 ans montre également une tendance à l’augmentation. Si des facteurs tels que les mauvaises habitudes alimentaires et le manque d’exercice physique jouent un rôle, l’obésité transcende la simple responsabilité individuelle et est devenue une préoccupation majeure de santé publique dans les pays occidentaux, en raison de son impact sur le développement de maladies chroniques et sur les taux de mortalité. Cela souligne l’importance pour les autorités de s’attaquer à ce problème.
Sommaire
Mesure de l’obésité
Qu’est-ce que l’obésité exactement? Il s’agit d’une maladie chronique caractérisée par un excès de graisse corporelle. Dans la majorité des cas (90%), l’obésité résulte d’un déséquilibre entre les calories consommées et celles dépensées. Cela conduit progressivement à une augmentation du poids corporel, qui peut évoluer en surpoids ou en obésité.
L’indice de masse corporelle (IMC) est l’outil de mesure le plus couramment utilisé pour évaluer le surpoids. L’IMC classe les individus selon leur poids en fonction de leur taille. Les normes de référence pour l’IMC sont les mêmes pour les hommes et les femmes et ne varient pas avec l’âge. Pour calculer l’IMC, on divise le poids en kilogrammes par le carré de la taille en mètres. Par exemple, une personne pesant 80 kg et mesurant 1,85 m aura un IMC de 23 kg/m². Selon l’Organisation mondiale de la santé, un IMC normal se situe entre 18,5 et 24,9 kg/m². Un IMC inférieur à 18,5 indique la maigreur, un IMC de 25 ou plus indique un surpoids, et un IMC de 30 ou plus signifie obésité.
Types de graisse corporelle
Les recherches récentes montrent que la localisation de la graisse corporelle est plus critique que la quantité totale de graisse. On distingue deux principaux types d’obésité : la forme « pomme » et la forme « poire ». L’obésité de type pomme, ou androïde, est marquée par une accumulation de graisse autour de l’abdomen. Cette graisse viscérale entoure les organes vitaux et est associée à un risque accru de maladies cardiovasculaires et de diabète, étant particulièrement fréquente chez les hommes. La graisse abdominale, longtemps vue comme un simple stockage, est en fait un tissu endocrinien actif qui sécrète des substances nocives comme des cytokines pro-inflammatoires.
L’obésité de type poire, ou gynoïde, implique une accumulation de graisse autour des hanches, des fesses et des cuisses, et est plus fréquente chez les femmes. Cette répartition de la graisse est considérée comme moins dangereuse que celle de type pomme.
Comorbidités liées à l’obésité
L’obésité est souvent accompagnée de diverses complications de santé, telles que le diabète de type 2, l’hypertension, l’hypercholestérolémie, les maladies cardiovasculaires, certaines pathologies hépatiques et biliaires, des types spécifiques de cancer, des troubles respiratoires comme l’apnée du sommeil, ainsi que des problèmes articulaires et psychosociaux. Pour évaluer les risques individuels, des outils comme la mesure de la circonférence abdominale sont utilisés. En outre, une analyse de la composition corporelle peut déterminer la quantité de graisse et la masse musculaire via l’impédance bioélectrique. Prévenir est toujours mieux que guérir.
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