Les principes de base pour une bonne santé sont bien établis : une alimentation équilibrée, pauvre en graisses, en sucres et en sel, une pratique régulière d’exercice physique, une consommation modérée d’alcool et idéalement, l’abstinence tabagique. L’objectif ? Augmenter ses chances de bien-être par la prévention. « Les soins de qualité ne représentent que 20% de notre santé globale », explique le Pr Idris Guessous, responsable du Service de médecine de premier recours des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). « Les 80% restants dépendent de nos gènes, de notre âge, sexe, et surtout de notre mode de vie, ce dernier étant le seul facteur de risque sur lequel nous pouvons agir directement. Nos choix de vie influencent donc grandement notre santé, pour le meilleur ou pour le pire. »
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Un engagement proactif
La prévention occupe désormais une place centrale dans la médecine moderne, tant avant qu’après une maladie, pour réduire les risques de récidive. On distingue la prévention primaire et la prévention tertiaire. La prévention secondaire, quant à elle, est représentée par le dépistage de maladies en l’absence de symptômes, souvent intégré dans des programmes organisés. Ce dépistage n’est pas un diagnostic mais peut conduire à d’autres examens selon les résultats obtenus.
Prévenir avant l’apparition des symptômes
« Grâce à nos choix de vie et au dépistage, nous pouvons agir avant même l’apparition de la maladie ou de symptômes », continue le Pr Guessous. L’importance donnée aux conseils de prévention primaire et tertiaire s’observe de plus en plus en consultation. Une nouvelle approche, la « lifestyle medicine », se focalise sur le bien-être des patients. « Autrefois, un médecin qui s’informait sur l’exercice physique ou l’alimentation d’un patient ne le faisait que brièvement. Aujourd’hui, ces aspects sont devenus centraux et peuvent même figurer sur les prescriptions. Cette dimension a toujours été présente en médecine de premier recours, mais elle se généralise désormais », ajoute le spécialiste.
Le patient est plus que jamais considéré comme un partenaire clé dans la gestion de sa santé. Par exemple, le surpoids est un facteur de risque connu pour de nombreuses maladies graves. « Avec un mode de vie sédentaire, un métabolisme qui ralentit avec l’âge, et un environnement riche en calories, être proactif est essentiel », souligne le Pr Guessous.
Maintenir un dialogue ouvert
Le moment du dépistage est crucial, car il permet de détecter des maladies potentielles à un stade précoce. « Bien sûr, il peut sembler contre-intuitif de chercher un problème alors que tout va bien », admet le Pr Guessous. « Parfois, le contexte de vie n’est pas favorable, et il est important de pouvoir y revenir plus tard. En tant que médecins, notre rôle est d’informer, pas de contraindre, mais il est crucial de maintenir le dialogue ouvert. »
Le domaine du dépistage évolue constamment. « En une génération, les pratiques ont beaucoup changé », continue le spécialiste. Les discussions entre médecins et patients concernant les avantages et inconvénients des différents dépistages sont aujourd’hui plus fréquentes, afin de mieux répondre aux besoins et valeurs de chaque patient.
Un dépistage précoce pour une intervention rapide
Le dépistage du cancer colorectal est un exemple de l’efficacité de la prévention. Selon la Dre Béatrice Arzel, de la Fondation genevoise pour le dépistage du cancer, ce cancer est souvent évitable grâce à un mode de vie sain et un dépistage précoce. « Si ce cancer est traité tôt, les chances de survie après cinq ans sont de 95%. C’est remarquable », précise-t-elle. Le dépistage précoce peut mener à l’ablation de polypes avant qu’ils ne deviennent cancéreux, changeant ainsi radicalement le cours de la vie d’une personne.
La prise en charge des patients, notamment ceux atteints de troubles de la marche, de la mémoire, de la vue ou de l’audition, ou ceux qui ont perdu des proches, est cruciale pour éviter un cercle vicieux de faiblesse physique et d’isolement. « Notre rôle est d’agir concrètement pour contrer ces situations, avec le soutien des familles et du réseau de soins si possible », conclut la gériatre. « Et il n’y a pas d’âge pour commencer à prendre soin de soi. »
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