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Une campagne pour éveiller les consciences sur le syndrome du bébé secoué
Chaque année en Suisse, environ dix enfants subissent les sévères conséquences du syndrome du bébé secoué, notamment durant les deux premiers mois de leur vie. Fatigue intense ou frustration face aux pleurs incessants peuvent pousser certains adultes à un geste fatal : secouer l’enfant de manière brusque et violente. Cette réaction peut causer des dommages irréversibles. Afin d’alerter les parents, les nounous, les grands-parents et toute personne en contact avec un nourrisson, le canton de Vaud, en collaboration avec le Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV) et les Hôpitaux universitaires de Genève (HUG), a lancé une importante campagne de prévention. Cette initiative met en lumière les risques associés à ce comportement et offre des recommandations pour prévenir de tels actes.
Les enfants de moins de six mois représentent deux tiers des cas observés, une période de la petite enfance particulièrement éprouvante et déroutante pour les parents. « Les nuits sont souvent interrompues, le retour au travail, la gestion des aînés et un bébé qui pleure sans que l’on sache toujours pourquoi, peuvent durer des heures », explique Dr Sarah Depallens, responsable de l’équipe de protection de l’enfance au CHUV. Ces situations peuvent mener à une perte de contrôle et à une réaction violente impulsive.
Tout parent, professionnel de la petite enfance ou proche d’un bébé pourrait un jour être confronté à cette réaction, même sans antécédents de violence.
Un danger en quelques instants
La structure physique des nourrissons, avec une tête proportionnellement lourde mais des muscles du cou encore faibles, rend les secousses particulièrement dangereuses. Le cerveau, flottant dans le liquide cérébral, est secoué dans le crâne, causant des dommages par cisaillement et parfois des hémorragies cérébrales comparables à celles observées dans les accidents de la route. Les traumatismes peuvent également affecter la moelle épinière, semblables à un coup du lapin.
Une issue fatale dans un quart des cas
Les conséquences d’un secouement, même bref, peuvent être tragiques. « À l’hôpital, ces bébés présentent souvent des troubles de la conscience, des problèmes respiratoires, des lésions cérébrales ou des hémorragies oculaires typiques de ce genre de maltraitance », constate le Professeur Tony Fracasso, directeur adjoint au Centre universitaire romand de médecine légale. Le taux de mortalité est estimé entre 15 et 23%, et parmi les survivants, 64% souffriront de séquelles graves et permanentes telles que la paralysie, des retards de développement, la cécité ou des troubles cognitifs. Même les enfants qui semblent se développer normalement peuvent révéler des séquelles à long terme.
« Les cas détectés chaque année sont ceux avec des conséquences sévères, mais beaucoup d’autres passent inaperçus », ajoute Tony Fracasso. La campagne « Bébé pleure ? Restez zen » espère éradiquer complètement les incidents de bébés secoués, un but atteignable selon lui, en renforçant la prévention auprès des parents et la formation des professionnels de la petite enfance.
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[1] www.zerobebesecoue.ch
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