Découvrez comment profiter des jeux vidéo de manière saine et équilibrée !

Et si, en 2024, les jeux vidéo étaient perçus de la même manière que le rock’n’roll l’était dans les années 50, c’est-à-dire, adorés par les jeunes et dénigrés par la génération précédente ?

Cette analogie peut sembler amusante, mais elle est assez juste, surtout compte tenu de la division marquée entre les défenseurs et les opposants aux jeux vidéo. Toutefois, les perceptions changent progressivement et certains parents, ainsi que des professionnels de la santé, commencent à nuancer leur point de vue sur les effets néfastes des jeux vidéo chez les enfants. «L’intégration des jeux vidéo dans un éventail plus large d’activités quotidiennes ne constitue pas en soi un problème et répond à des besoins essentiels tels que le lien social, l’autonomie ou encore le sentiment d’efficacité», affirme Joël Billieux, professeur de psychologie à l’Université de Lausanne (UNIL).

La Dre Sophia Achab, qui dirige le programme ReConnecte au Service d’addictologie des Hôpitaux universitaires de Genève (HUG) est d’accord : «Les jeux vidéo sont comme tout outil : ils peuvent avoir des effets positifs ou négatifs. On peut les comparer à un couteau de cuisine, utile pour cuisiner mais pouvant aussi servir d’arme. Les risques associés à ces jeux dépendent de l’âge de l’enfant et de la manière dont il y accède. Il y a une grande différence entre utiliser les jeux vidéo comme une nounou digitale ou comme une activité de loisir occasionnelle.»

Utilisés avec modération, les jeux vidéo peuvent favoriser le développement de certaines compétences cognitives. «Ils améliorent la coordination œil-main et aident à prendre des décisions avisées. Ils peuvent aussi aider les enfants atteints de troubles de l’attention à se concentrer sur des parties spécifiques de l’écran, ce qui est bénéfique pour progresser dans le jeu», explique la Dre Achab. Le Pr Billieux ajoute : «Les jeux vidéo varient grandement et n’ont pas tous les mêmes impacts positifs. Les jeux de stratégie, par exemple, développent les capacités de planification, tandis que les jeux de tir améliorent la réactivité et l’attention.»

Certains jeux, connus sous le nom de serious games, sont spécialement conçus pour soutenir l’apprentissage en reprenant les codes du divertissement pur.

Héroïne digitale ?

Cependant, tous ces avantages peuvent disparaître lorsque le jeu devient obsessionnel. Depuis 2018, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) reconnaît l’addiction aux jeux vidéo comme un problème de santé publique. «Quand jouer interfère avec les activités routinières de l’enfant, les parents doivent s’en préoccuper. Si l’enfant s’isole, délaisse d’autres activités telles que le sport, ou si ses résultats scolaires se dégradent, il est temps d’agir», précise Joël Billieux. Le jeu excessif peut également être une réponse à d’autres problèmes, comme l’anxiété sociale. Il est donc crucial d’identifier les difficultés sous-jacentes afin de pouvoir aider l’enfant efficacement.

Selon Sophia Achab, il est aussi alarmant lorsque le jeu affecte le sommeil, la qualité des repas ou la gestion des émotions : «Un enfant qui passe trop de temps devant un écran tend à devenir sédentaire, ce qui est préjudiciable à sa santé physique. Cela peut également affecter sa vue. De plus, jouer trop jeune peut entraver l’apprentissage des interactions sociales et de la gestion des émotions. Un jeu vidéo n’est jamais sans conséquence ; il représente un terrain d’apprentissage pour le meilleur comme pour le pire», conclut-elle.

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