Rougeole : la rumeur détruit-elle notre vaccination solidaire ? Découvrez comment !

par adm
Rougeole: quand la rumeur nuit à la vaccination solidaire
Une récente étude réaffirme que le vaccin contre la rougeole n’est pas lié à l’autisme, mais une partie de la population reste méfiante. Cette réticence a des répercussions graves sur la santé publique.

Depuis le début de l’année 2019, la Suisse a enregistré 166 cas de rougeole, ce qui représente une augmentation de sept fois par rapport à la même période l’année précédente. Cette hausse n’est pas unique à la Suisse ; en février, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a signalé une hausse globale des cas. La baisse de la vaccination est en grande partie responsable de cette situation.

La rougeole, souvent perçue à tort comme une maladie infantile mineure, peut affecter les personnes de tous âges. Les symptômes initiaux ressemblent à ceux de la grippe : rhume, toux, et yeux irrités. Viennent ensuite la fièvre et les éruptions cutanées typiques. Il n’existe aucun traitement spécifique pour guérir cette maladie, et la plupart des patients se rétablissent spontanément en 5 à 10 jours. Toutefois, dans 17% des cas, des complications peuvent survenir, les plus graves étant la pneumonie et l’encéphalite, pouvant causer des dommages cérébraux irréversibles. À l’échelle mondiale, la maladie est mortelle dans un cas sur mille.

Fraude Scientifique Majeure

La vaccination, disponible depuis 1963, offre une protection contre la rougeole. Néanmoins, de nombreux parents restent réticents à faire vacciner leurs enfants. Cette méfiance a été exacerbée par une publication trompeuse en 1998 dans le journal The Lancet, où Andrew Wakefield, un gastro-entérologue britannique, prétendait qu’il existait un lien entre le vaccin ROR (rougeole-oreillons-rubéole) et l’autisme, basé sur l’étude de douze cas seulement. Dix ans plus tard, il a été révélé que l’étude était frauduleuse. L’article a été retiré, et Wakefield a été exclu de la pratique médicale au Royaume-Uni. Des recherches épidémiologiques ultérieures ont systématiquement démontré qu’il n’y avait pas de lien entre le vaccin et l’autisme. La plus récente, une étude danoise publiée en mars 2019 dans les Annals of Internal Medicine, a suivi plus de 650’000 enfants.

Malgré cela, la peur de l’autisme persiste dans les arguments anti-vaccination. «Il a été démontré que les fake news se propagent six fois plus rapidement que les vérités», regrette le Dr Alessandro Diana, chef de pédiatrie à la Clinique des Grangettes et pédiatre infectiologue aux Hôpitaux universitaires de Genève (HUG). Et cette désinformation continue de trouver son public. «L’autisme est une condition dévastatrice dont les causes restent inconnues, explique le Dr Pierre-Alex Crisinel, pédiatre infectiologue au Centre hospitalier universitaire vaudois (CHUV). Lorsqu’un diagnostic est posé, les parents cherchent souvent une explication pour atténuer la culpabilité et l’angoisse.» Le lien entre le diagnostic d’autisme et le vaccin ROR n’est que temporel : il se produit entre la première et la deuxième année de vie, alors que les mécanismes de l’autisme commencent bien avant.

Objectif d’immunisation de 95%

La rougeole est extrêmement contagieuse. Chaque toux ou éternuement crée un nuage d’aérosols capables de propager le virus. Ces minuscules gouttelettes chargées de virus peuvent rester en suspension dans l’air et être inhalées par d’autres personnes. On estime qu’une personne infectée peut en contaminer vingt autres, soit dix fois plus que la grippe. Les personnes non vaccinées, comme les immunodéprimés, les nouveau-nés et les femmes enceintes, sont particulièrement à risque de complications. «Il est crucial de se vacciner non seulement pour soi-même, mais aussi pour protéger les autres», insiste la Dre Christiane Petignat, médecin adjointe au médecin cantonal vaudois.

Pour éradiquer la maladie, au moins 95% de la population doit être immunisée. «Dès que le taux de vaccination diminue, la maladie réapparaît», prévient le Dr Crisinel. Il est donc essentiel de continuellement sensibiliser et agir de manière proactive. Pour cela, il est crucial de développer une meilleure empathie envers les parents qui doutent de la vaccination. «Ceux qui refusent la vaccination croient agir pour le bien de leurs enfants», explique le Dr Diana, qui dirige une consultation pour ceux qui hésitent à se faire vacciner. Confronter ces personnes avec des études peut sembler agressif et contre-productif. Pour éviter cet écueil, le médecin recommande une éducation sur l’utilisation d’Internet, en privilégiant les sites gouvernementaux et Google Scholar pour les recherches. «L’objectif n’est pas de convaincre, mais d’informer de manière que chaque citoyen puisse prendre une décision éclairée», conclut le Dr Diana.

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